Biais d’autorité : une blouse blanche n’a pas toujours raison
🌱 Introduction
“C’est le directeur qui l’a dit, donc c’est sûrement juste.” “Je ne me serais jamais permis de contredire ce consultant.” Derrière ces réactions se cache le biais d’autorité, un mécanisme qui nous pousse à accorder une confiance excessive aux personnes perçues comme figures d’autorité… au détriment parfois du bon sens, des faits ou de la collaboration. Dans l’entreprise, ce biais peut altérer la qualité des décisions, inhiber l’esprit critique et renforcer des dynamiques de domination.
🧠 Qu’est-ce que le biais d’autorité ?
Le biais d’autorité, mis en lumière par les travaux de Stanley Milgram, désigne la tendance à obéir ou à adhérer aux propos d’une figure perçue comme légitime ou puissante, même lorsque cette autorité se trompe ou adopte une position contestable.
Il est renforcé par :
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la hiérarchie (fonction, statut, ancienneté),
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les symboles d’expertise (titre, blouse blanche, jargon),
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un contexte de pression ou d’urgence.
💼 Exemples concrets en entreprise
Cas 1 : une recommandation non remise en question
Lors d’un audit RH, un consultant externe propose une refonte drastique des fiches de poste. Personne n’ose remettre en cause ses conclusions, malgré les doutes internes. La décision est appliquée… puis corrigée discrètement après les dégâts.
Cas 2 : manager non contredit en réunion
Un cadre affirme une contre-vérité sur un indicateur de performance. Aucune objection, car “il connaît le sujet”. Résultat : l’erreur est intégrée au compte rendu et influence les décisions suivantes.
⚠️ Les conséquences du biais d’autorité
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Décisions biaisées par respect du rang, non de la compétence
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Silence dans les équipes, par peur de contredire
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Erreurs collectives acceptées par effet d’entraînement
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Frein à la remontée des signaux faibles dans les organisations
🔧 Comment limiter l’effet d’autorité ?
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Séparez le contenu du message de la fonction de l’émetteur.
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Encouragez une culture du questionnement respectueux, même envers les experts.
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Formez les collaborateurs à détecter les signaux d’influence non rationnelle.
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Favorisez les dispositifs d’expression libre, comme les retours anonymes ou les débats contradictoires.
📚 Pour aller plus loin
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Milgram, S. (1974). Obedience to Authority
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Cialdini, R. (2001). Influence: Science and Practice
L’autorité inspire, mais ne remplace pas l’analyse. Pour identifier d’autres biais qui influencent vos décisions RH sans que vous en ayez conscience,
👉 consultez le Guide complet des biais cognitifs sur Xperience RH.