Aversion à la perte : pourquoi nous préférons ne rien perdre plutôt que gagner plus

🌱 Introduction

Imaginez que vous ayez le choix entre gagner 100 € ou éviter d’en perdre 100 €. La plupart des gens choisissent d’éviter la perte, même si le gain aurait pu être plus profitable à long terme. C’est l’aversion à la perte, un biais cognitif puissant qui influence nos décisions sans que nous en ayons conscience. Dans les ressources humaines, ce biais peut freiner l’innovation, l’investissement en formation ou le recrutement de profils atypiques.


🧠 Qu’est-ce que l’aversion à la perte ?

Ce biais, mis en évidence par Kahneman et Tversky, décrit la tendance à ressentir une perte comme deux fois plus douloureuse qu’un gain équivalent n’est agréable. Cela nous pousse à conserver ce que nous avons, même lorsque le changement pourrait être bénéfique.

En pratique, cela se traduit par :

  • une surprotection de l’existant,

  • une peur exagérée du risque,

  • un refus de céder certaines ressources pour en obtenir de nouvelles.


💼 Exemples concrets en entreprise

Cas 1 : refus de réorganiser les équipes
Un responsable RH refuse de redéployer des collaborateurs vers un nouveau projet stratégique, de peur de “déséquilibrer les équipes actuelles”. Résultat : le projet peine à démarrer, faute de talents disponibles.

Cas 2 : budget formation gelé “par sécurité”
Dans un contexte incertain, une entreprise coupe son budget formation “pour ne pas prendre de risque”, même si cette décision compromet les objectifs de montée en compétences à moyen terme.


⚠️ Les effets de l’aversion à la perte

  • Décisions trop conservatrices, même face à des opportunités évidentes

  • Blocage de l’innovation ou des investissements RH

  • Stress inutile dans la gestion des changements

  • Décalage entre perception et réalité du risque


🔧 Comment dépasser ce biais ?

  • Reformulez les décisions en termes de gains potentiels (ex. : “Que perdons-nous à ne pas agir ?”).

  • Simulez les scénarios inverses : que se passe-t-il si l’on reste dans l’immobilisme ?

  • Utilisez des exemples chiffrés pour montrer que le risque perçu est souvent exagéré.

  • Favorisez la culture de l’expérimentation, où l’échec partiel est autorisé et analysé.


📚 Pour aller plus loin


Ne rien perdre n’est pas toujours gagner. Pour découvrir d’autres biais qui influencent la prise de décision RH,
👉 consultez le Guide complet des biais cognitifs sur Xperience RH.