Biais d’auto-complaisance : quand tout succès vient de soi… et tout échec des autres

🌱 Introduction

“C’est grâce à moi si le projet a réussi.” “S’il a échoué, c’est à cause de l’équipe.” Ce type de raisonnement n’est pas rare, surtout en entreprise. Il traduit un mécanisme mental courant : le biais d’auto-complaisance. Ce biais pousse chacun à s’attribuer les réussites et à rejeter les échecs sur des causes extérieures. Il nuit à l’apprentissage, au travail d’équipe, et à la qualité du feedback dans les environnements professionnels.


🧠 Qu’est-ce que le biais d’auto-complaisance ?

Ce biais désigne la tendance à attribuer ses succès à des facteurs internes (talent, efforts) et ses échecs à des facteurs externes (manque de chance, actions des autres, contraintes extérieures).

Il fonctionne comme un mécanisme de protection de l’estime de soi… mais peut fausser profondément l’analyse des situations, notamment :

  • en entretien annuel,

  • en retour de formation,

  • dans les post-mortems de projets.


💼 Exemples concrets en entreprise

Cas 1 : un manager trop sûr de lui
Un responsable d’équipe met en avant son leadership comme principal facteur de succès d’un projet. Il minimise le rôle de ses collaborateurs ou des conditions favorables, ce qui crée frustration et démobilisation dans son équipe.

Cas 2 : des entretiens d’évaluation déséquilibrés
Un collaborateur justifie ses mauvais résultats par des “problèmes organisationnels” ou un “manque de soutien”. En revanche, il met en avant ses qualités personnelles dès qu’un objectif est atteint. Le manager a du mal à poser un diagnostic objectif.


⚠️ Les effets du biais d’auto-complaisance

  • Manque de remise en question des pratiques ou des postures

  • Feedbacks biaisés, rendant les évaluations RH inefficaces

  • Tensions interpersonnelles, causées par un manque de reconnaissance du collectif

  • Difficultés d’apprentissage, car les erreurs sont niées ou externalisées


🔧 Comment y remédier ?

  • Encouragez les analyses à froid des succès comme des échecs (post-mortem, feedback 360°).

  • Faites verbaliser les facteurs de réussite et d’échec de manière équilibrée.

  • Valorisez la vulnérabilité managériale (ex. : “Voilà ce que j’aurais pu mieux faire”).

  • Intégrez la notion de co-responsabilité dans les projets et les évaluations.


📚 Pour aller plus loin


Savoir reconnaître sa part de responsabilité est une compétence clé. Pour découvrir d’autres biais qui influencent la perception et la décision RH,
👉 consultez le Guide complet des biais cognitifs sur Xperience RH.