Biais de confirmation : quand on cherche surtout à avoir raison
🌱 Introduction
Lorsque nous avons une intuition, nous cherchons naturellement des preuves pour la confirmer… mais rarement pour la remettre en cause. C’est le biais de confirmation, une tendance cognitive puissante qui peut entraîner des décisions biaisées, même chez les professionnels les plus rigoureux. En recrutement, en gestion de projet ou en évaluation, il fausse notre objectivité et réduit notre capacité à apprendre.
🧠 Qu’est-ce que le biais de confirmation ?
Le biais de confirmation désigne la tendance à privilégier les informations qui confirment nos croyances, hypothèses ou décisions initiales, et à ignorer ou dévaloriser celles qui les contredisent.
Ce biais s’exprime à plusieurs niveaux :
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recherche d’informations biaisée : on consulte les sources qui vont dans notre sens,
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interprétation biaisée : on survalorise les faits qui nous arrangent,
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mémoire sélective : on retient ce qui renforce notre point de vue.
💼 Exemples concrets en entreprise
Cas 1 : recrutement orienté par une première impression
Dès les premières minutes d’un entretien, un recruteur “sent bien” un candidat. Il interprète ensuite ses réponses de façon favorable et néglige les signaux d’alerte. Résultat : un recrutement bancal, basé sur une intuition non remise en question.
Cas 2 : une transformation RH mal évaluée
Un projet de transformation RH est lancé sur la base d’une conviction forte du top management. Les indicateurs positifs sont mis en avant… tandis que les retours critiques sont ignorés ou minimisés. Le projet finit par échouer, faute d’écoute réelle du terrain.
⚠️ Les effets du biais de confirmation
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Décisions biaisées, prises sans réel esprit critique
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Manque d’écoute des signaux faibles ou des voix divergentes
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Renforcement des stéréotypes en évaluation ou en recrutement
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Résistance à l’apprentissage, car tout semble valider le point de départ
🔧 Comment neutraliser ce biais ?
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Cherchez volontairement des arguments contraires à vos hypothèses.
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Travaillez en binôme ou en groupe avec des rôles contradicteurs.
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Basez vos décisions sur des données vérifiables, pas sur l’intuition seule.
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Valorisez la remise en cause dans les rituels managériaux.
📚 Pour aller plus loin
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Nickerson, R. S. (1998). Confirmation bias: A ubiquitous phenomenon in many guises
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Daniel Kahneman (2011). Thinking, Fast and Slow
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Harvard Business Review – “Why We Ignore the Facts That Disprove Our Beliefs”
Avoir raison, c’est bien. Mais voir clair, c’est mieux. Pour découvrir d’autres biais qui influencent vos décisions RH,
👉 consultez le Guide complet des biais cognitifs sur Xperience RH.